GENDARMERIE NATIONALE PROCÉDURE D’ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE PROCÈS-VERBAL DE
SYNTHÈSE COMPAGNIE D’AUXERRE (Yonne) — BRIGADE D’AUXERRE
RECHERCHES Victime : (supposées) : LEMOINE Françoise, LEMOINE Bernadette,
DEJUST MADELEINE, WEIS Jacqueline, GRAS Chantal, RENAULT Martine (mineure au
moment des faits). Pièce n° 1043/1.
L’an mil neuf cent quatre-vingt
quatre, le vingt-deux juin,
Nous, JAMBERT Christian, Adjudant à la
Brigade des Recherches d’Auxerre (Yonne), officier de police judiciaire, Vu
les articles 16 à 19 et 75 à 18 du Code de procédure pénale, Rapportons les
opérations suivantes que nous avons effectuées agissant en uniforme et
conformément aux ordres de nos chefs.
I. Exposé des faits Le
26/09/1979, la mineur RENAULT Martine, 16 ans, pupille de la DASS, placée à la
Maison d’Enfants de « Montmercy » commune de St-GEORGES/BAULCHES (89) disparaît.
Tout d’abord, cette affaire est considérée comme une fugue de la part de cette
jeune fille. Mais, bientôt, les recherches effectuées à l’occasion de cette
« fugue de mineure » permettent de découvrir des éléments très suspects qui
amènent le Gradé saisi à cette époque (MDL Chef JAMBERT) a effectuer un PV de
« disparition suspecte » (n° 1793/1979-B. T-AUXERRE, adressé au Parquet
compétent le 15/10/1979). Les recherches effectuées n’amènent pas la découverte
de la jeune fille qui ne sera jamais revue, malgré les investigations sous forme
active et qu’elle soit inscrite au Fichier des personnes recherchées. Une
personne dont le comportement attire l’attention des enquêteurs est même
entendue, il s’agit d’un certain LOUIS Émile, chauffeur de car, demeurant à
VILLEFARGEAU à l’époque et qui a été vu vers le foyer d’où est sortie
furtivement cette mineure. Entendu alors, l’intéressé dit qu’il « cherchait son
chien ». Puis, une enquête d’environnement permet également d’établir que
LOUIS Émile a été « inquiété » plusieurs fois et même déjà interpellé par le
Commissariat de Police d’AUXERRE pour des faits plus ou moins similaires et
surtout sur des problèmes de « mœurs ». Il sera mis hors de « cause » à chaque
fois. Le 05/07/1981, les restes d’un corps humain découvert sous 30 cm de
fumier dans une cabane servant d’abris à bestiaux sur le territoire de la
commune de ROUVRAY (89). Bien vite, les enquêteurs déterminent qu’il s’agit du
cadavre d’une femme. Cette affaire fera l’objet du PV 495/1981, B. T de
LIGNY-LE-CHÂTEL. L’enquête oriente les enquêteurs pour l’identification du corps
vers le problème précité (RENAULT Martine). Il va s’avérer en fait, qu’il s’agit
du cadavre d’une nommée DURAND Sylviane. Une information sera ouverte pour
Homicide Volontaire. Là encore, il est déterminé que cette femme était une
relation de LOUIS Émile. Ce dernier sera arrêté et inculpé. Cette affaire est
toujours à l’« Instruction » au Parquet d’AUXERRE. Avant d’agir en vertu des
différentes réquisitions effectuées pour les Juges d’Instruction saisis pour
l’affaire du « cadavre de ROUVRAY », les enquêteurs avaient remarqué un élément
troublant. En effet, plusieurs autres femmes disparues dans la région d’AUXERRE
ou plus particulièrement de VILLEFARGEAU, non seulement étaient de la DDASS
comme la jeune RENAULT. M. et DURAND Sylviane mais en plus avaient un physique
plus ou moins commun, particulièrement avec DURAND Sylviane. Des recherches
préliminaires seront effectuées sur leurs disparitions qui restent encore des
plus suspectes. Là encore, il est établi que ces femmes avaient des relations
avec LOUIS Émile. Devant cet état de faits, et hors les investigations dans
le cadre de l’affaire DURAND Sylviane, LOUIS Émile n’est pas entendu pour ne pas
empiéter sur l’instruction ouverte. Toutefois, ces femmes sont recherchées
activement à l’échelon national par l’intermédiaire des unités de recherches,
aussi bien aux listes électorales que aux différentes Caisses de Sécurité
Sociale ou allocations familiales ; aucune ne sera découverte. Étant toutes
de la DASS et majeures au moment de leur disparition (sauf RENAULT. M.) des
recherches dans l’intérêt des Familles seront demandées par des membres de leurs
familles légitimes ou naturelles, elles s’avéreront également infructueuses.
Puis, en de nombreuses reprises, des articles de recherches seront insérés dans
le journal l’Yonne Républicaine (les intéressées ayant disparues sur AUXERRE).
Là encore non seulement aucune nouvelle d’elles n’a été obtenue, mais aucune
personne de leur entourage dit les avoir revues. Devant cette situation, nous
avons pu déterminer lors d’investigations, après avoir informé M. Le Substitut
du Procureur de la République à Auxerre (M. STILINOVIC), donc, que les femmes
suivantes sont disparues : RENAULT Martine, 19/02/63 à AUXERRE, disparue
comme déjà indiqué en 1979. LEMOINE Françoise, 01/12/48 à Chablis (89),
disparue début 1975, alors qu’elle occupait apparemment une chambre louée par
LOUIS Émile au « NIKI-BAR » à Auxerre. LEMOINE Bernadette, 22/11/58 à
Tonnerre (89), disparue en 1977 ; aurait été vue en compagnie de LOUIS Émile ou
l’aurait fréquenté avant sa disparition à AUXERRE ou sa région. DEJUST
Madeleine, 01/10/55 à St-ROMAIN-LE-PREUX (89), disparue en juillet 1977, entre
AUXERRE et VILLEFARGEAU alors qu’elle devait prendre le car normalement conduit
par LOUIS Émile. WEIS Jacqueline, 07/08/52 à ESCH-SUR-ALZETTE (Luxembourg),
disparue à AUXERRE le 04/04/1977 alors qu’elle était placée chez les époux LOUIS
Émile à VILLEFARGEAU. Ce dernier, censé emmener cette jeune femme à la gare
d’AUXERRE pour qu’elle se rende à AVALLON par le train, fait savoir à son épouse
au retour qu’elle aurait « louper » le train et qu’il aurait laissé WEIS J. à la
Gare. Il ne fournira jamais d’autre explication et cette jeune fille ne sera
jamais revue. GRAS Chantal, 19/01/59 à PARIS, 14e, disparaît subitement le
22/04/1977 en revenant de l’école. Elle part sans autre préparation dès son
retour de l’école de chez sa nourrice à VILLEFARGEAU pour se diriger vers
AUXERRE à pied, elle ne sera jamais revue et n’a pas été vue dans le village. Le
soir vers 21 heures, LOUIS É. est aperçu par le frère nourricier de la jeune
fille alors qu’il se dirige également vers AUXERRE avec sa voiture. Dès les
investigations effectuées lors de la découverte du cadavre de DURAND Sylviane,
les personnes susnommées ont été inscrites au Fichier des personnes recherchées
à l’Échelon National sous les Fiches n° : « P. J 8102436 GN 89 à 8102441 GN 89,
elles n’ont jamais été contrôlées ou signalées. Début 1982, nous apprenons
qu’une certaine BOULANGER Jocelyne, 05/09/53 à AUXERRE, aurait été vue avec
LOUIS É. dans les années précédentes. Cette personne s’est présentée
spontanément à nos services et, verbalement fait savoir qu’elle a été la
maîtresse de l’intéressé qui avait un comportement tout à fait anormal envers
elle. Il l’emmenait dans une cabane et s’adonnait à des actes
« sado-masochistes » sur elle. Devant ces révélations, elle a été entendue
officiellement dans le cadre de l’information concernant l’affaire DURAND.
S. Également la mère de cette personne sera entendue, cette dernière ayant fait
savoir que LOUIS É. s’était vanté qu’il « N’ÉTAIT PAS GÊNÉ DE TRANSPORTER DES
CADAVRES DANS SA VOITURE ». Notre Commandant de Compagnie a eu des comptes
rendus au fur et à mesure du déroulement de l’enquête.
II. ENQUÊTE Monsieur le Substitut du Procureur de la République d’Auxerre
(M. STILINOVIC), donc informé des faits ci-dessus nous a prescrit d’effectuer
une enquête et d’établir un PV de renseignements judiciaires. A plusieurs
reprises toutes les unités de Recherches de la Gendarmerie ont été saisies de
vérifications portant sur les femmes précitées, aucune trace d’existence de
l’une d’elles n’a été détectée. Les recherches ont porté également dans les
milieux de la prostitution aussi bien par l’intermédiaire d’organismes de Police
que de Gendarmerie ; là encore aucune des susnommées n’a été connue ou
découverte. Toutefois, il est à remarquer que lors de l’arrestation de LOUIS
Émile le 28/12/1981 dans le cadre de l’affaire du cadavre de DURAND Sylviane,
l’intéressé avait reconnu aux enquêteurs dans une enquête préliminaire parallèle
avoir un comportement bizarre et avoir eu des attouchements de nature sexuelle
sur les filles de la DASS confiées à sa concubine de l’époque (Mme BINOCHES
Gilberte). Les fillettes n’avaient que 8 ans et, de plus l’intéressé avait
également eu des rapports complets avec une autre fille de moins de 15 ans
confiée également à Mme BINOCHES. Ces affaires ont fait l’objet du PV 1949/1981
de notre unité et a été jugée depuis. Ces faits confirment le comportement
anormal de LOUIS Émile qui s’est toujours trouvé dans l’environnement immédiat
des femmes disparues souvent presqu’en sa présence. Mis à part la disparition de
RENAULT Martine mineure, les autres n’avaient jamais été officiellement
signalées et étaient en plus pratiquement inconnues des services publics. Cet
été de faits est tout à fait similaire avec la disparition de DURAND Sylviane
qui n’avait pas été non plus signalée, son mari était en prison et, c’est
justement pendant cette période qu’elle avait été vue à plusieurs reprises avec
LOUIS É. C’est justement cette fréquentation de LOUIS É. qui a permis
d’identifier le corps de DURAND S. et de découvrir la disparition des 6 autres
femmes qui se trouvaient donc dans l’environnement de cet homme, après avoir été
« ses maîtresses ». Plusieurs personnes avaient été entendues dans l’enquête
pour l’affaire DURAND Sylviane au sujet des disparitions des autres susnommées
avant l’identification de cette dernière. Leurs auditions ont été adressées au
Juge d’Instruction d’AUXERRE dans le cadre de l’information. Il s’agissait
de : DELAGNEAU Simone, ex-épouse LOUIS — PATAILLE Jean — THIBAULT Gérard —
GUGNOLLE Christian (maire de Villefargeau) — BONEFILLE Roger — MEERAT Marcel —
MICHAT Jacqueline — LEGER Madeleine ép. LEMOINE (actuellement décédée) —
BINOCHES Gilberte (concubine de LOUIS É.). De nombreuses personnes seront
entendues verbalement pour la présente affaire, elle confirmeront la disparition
des susnommées. Les personnes suivantes ont été entendues
officiellement : GUYOT Gisèle, ép. VATANT (pièce 2). Elle se souvient qu’un
chauffeur de car, « de Bourgogne » (Rapides), avait amené il y a quelques années
une nommée LEMOINE Françoise aux Ets DAVIGNON pour qu’elle travaille. Elle
logeait dans une chambre vers les « RAPIDES DE BOURGOGNE ». LOUIS que la
déclarante reconnaît sur photos amenait LEMOINE F. au travail, puis un matin
elle n’est pas venue au travail, sans prévenir, ils ne l’ont jamais
revue. GUIMARD Annie, ép. BOYER (pièce 3), elle se souvient de la disparition
de RENAULT Martine, élève au « S. E. S » de la « Noue » à AUXERRE. Les jours
précédant sa disparition, cette élève avait confié à des camarade comme à elle,
qu’elle devait rejoindre sa mère qu’elle ne connaissait pas avec un chauffeur de
car. Elle ne fabulait pas et semblait avoir dit la vérité. METHRY Mauricette,
ép. BULCOURT (pièce 4), au mois de juillet 1977, DEJUST Madeleine qui était
placée chez elle, est partie le matin ver 7 heures à bord de la voiture de
M. LOUIS chauffeur de car (chose normale hors période scolaire). Elle n’avait
emmené aucune affaire supplémentaire et rien dit de spécial. Elle devait
normalement revenir le soir comme d’habitude vers 19 ou 19 h 30 à bord donc de
la voiture de M. LOUIS. Mais, elle n’est pas revenue. La déclarante et son époux
l’ont cherchée infructueusement. Cette « fugue » avait été signalée à la
Gendarmerie et à la DASS mais la jeune DEJUST était majeure et, rien ne
permettait des recherches officielle. Justement ce soir là, LOUIS É. ne s’est
pas présenté comme prévu à la gare routière pour emmener les autres clients. Son
épouse contactée par les époux BULCOURT ne savait pas où était son mari qui
n’était pas rentré non plus. Mme BULCOURT ne nous apprend rien d’autre sur cette
disparition, mais précise que le comportement de LOUIS É. était bizarre ;
d’autant plus qu’une autre jeune fille de 17 ans, placée à VILLEFARGEAU
également, Chantal (GRAS), qui prenait également le car ou montait dans la
voiture de LOUIS É. dans les mêmes conditions de DEJUST M. a disparu dans les
mêmes circonstances en revenant un soir de l’école. La déclarante termine en
précisant que depuis que LOUIS É. n’est plus chauffeur de car à VILLEFARGEAU, il
n’y a plus de disparition. PREAU Renée, veuve MAUDIER (pièce 5) ; confirma la
disparition de GRAS Chantal qui était en nourrice chez elle, en 1977, dans les
mêmes conditions que DEJUST Madeleine, elle est partie sans emmener d’affaires.
Elle était majeure, aucune autre mesure n’a été prise. D’après Mme MAUDIER, elle
a du partir avec quelqu’un qu’elle connaissait. En ce moment là, M. LOUIS
rendait visite à M. MAUDIER qui était malade. Cette jeune femme n’a jamais été
revue. POTEAU Monique, ép. GRABOWSKI (pièce 6), était tenancière d’un
bar-hôtel le « NIKI-BAR » à AUXERRE. Elle connaissait LEMOINE Françoise, elle
lui fut présentée par LOUIS É. pour femme de ménage. Ce dernier récupéra les
affaires de LEMOINE F. qui n’était pas revenue dans sa chambre, il disait savoir
où était cette femme. SUIRE Daniel, directeur-adjoint du « S. E. S » où
RENAULT M. était élève (pièce 7) ; Martine avait une légère déficience
intellectuelle, pas capable d’organiser une fugue. Elle avait confié à une
surveillante (Mme GUIMAR, ép BOYER, P. 3) le mardi (veille de sa disparition)
que le lendemain, elle allait voir sa mère avec le chauffeur du car scolaire qui
devait l’emmener. CASSEDANE Nadine, ép. HENAULT, (pièce 8), elles étaient
avec RENAULT M. dans la même section. Elle ne lui avait rien confié. Mais,
Martine était dévergondée et n’aurait pas hésité à aller à un rendez-vous avec
un homme marié. GAILLARD Isabelle, nourrice officielle de GRAS Chantal (pièce
9). Cette jeune fille était sérieuse et n’avait pas envie de fuguer. Elle était
confiée la semaine à Mme MAUDIER, celle-ci a expliqué la disparition de Chantal.
La vraie mère de Chantal venait la voir chez Mme MAUDIER, c’est M. LOUIS É.,
chauffeur de car qui m’emmenait. Chantal parlait fréquemment de LOUIS É. à ses
parents nourriciers, elle était intime avec lui ? ? ? Lors de sa disparition,
Chantal était majeure. Toutes les affaires de cette dernière ont été ramenées
par les époux MAUDIER avec M. LOUIS É. Cette disparition de Chantal n’est pas
normale. Après avoir fait le point avec son concubin, la déclarante dit qu’ils
ont conclu et pensé que LOUIS É. n’était pas étranger « à cette
disparition » ? ? ? Nota : A l’issue de sa déclaration, Mme GAILLARD nous a
exhibé la veste-gilet qui appartenait à GRAS Chantal, et remise par LOUIS
É. lui-même lorsqu’il a ramené les affaires en compagnie des époux
MAUDIER. Entendue à nouveau verbalement, Mm veuve MAUDIER maintient
formellement que toutes les affaires de Chanbtal étaient dans des sacs ou
cartons, qu’aucun vêtement ne se trouvait en vrac ainsi dans la voiture à LOUIS.
Ce détail lui a paru étrange. Il est à noter également que cette dernière
personne n’a jamais été spontanée à chacune de nos visite et semble être
nettement gênée par notre enquête. Elle était amie au temps du vivant de son
époux, comme lui, avec M. LOUIS É. MARCEAU Gaston, frère nourricier de
LEMOINE Françoise, (pièce 10), celle-ci fréquentait leur famille comme une
vraie. Elle revenait chez eux de temps en temps. La dernière fois, elle est
arrivée sans prévenir en taxi, elle semblait se cacher, elle venait de quitter
un emploi aux abattoirs d’Auxerre dans une triperie (ETS DAVIGNON). On sentait
qu’elle se cachait de quelqu’un. Elle est restée environ un mois. Puis sa mère
naturelle (décédée actuellement) est arrivée accompagnée de LOUIS É. Ils
venaient la chercher ; mais elle ne voulait pas les suivre ? ? ? Elle avait peur
de cet homme ? ? ? Elle n’est montée dans la voiture de LOUIS É. pour partir sur
insistance de ce dernier. Elle n’est jamais revenue, pourtant elle venait les
voir, même avec sa fille. L’impression de cette famille nourricière est qu’elle
semblait fuir ce chauffeur de car (LOUIS É.) MICHAT Jacqueline, directrice de
la Maison d’Enfants d’où est partie RENAULT Martine avant de disparaître (pièce
11). Elle a quitté cet établissement sans aucun motif. Il ne s’agissait pas
d’une fugue, mais d’une disparition étrange. Elle avait dit la veille au « S.
E. S » qu’elle fréquentait qu’elle allait voir sa mère (qu’elle ne connaissait
pas) avec M. LOUIS. Justement, des garçon de la Maison d’Enfants qui jouaient
dans le bois à proximité ont rencontré M. LOUIS É. Il disait chercher son chien.
Le départ de RENAULT M. était prémédité ave la complicité d’une autre personne,
elle ne cessait de parler de M. LOUIS. Le passage de ce dernier à ce moment là
vers le foyer est troublant ? ? ? DELAGNEAU Simone, ex-épouse LOUIS (pièce
12), WEIS Jacqueline a disparu alors qu’elle était placée chez elle par la DASS.
C’est son ex-époux LOUIS É. le dernier à l’avoir vue. Il l’a emmenée à la gare
d’AUXERRE depuis VILLEFARGEAU où ils habitent pour qu’elle prenne le train pour
se rendre à AVALLON. En effet, la jeune fille avait trouvé un emploi en cette
dernière ville et normalement s’était rendue avec LOUIS É. la semaine d’avant
voir ses futurs employeurs. Mais, Mme DELAGNEAU a appris ensuite qu’ils ne
s’étaient jamais présentés comme ils l’avaient indiqué. En revenant d’AUXERRE,
LOUIS É. a dit à son épouse que WEISS J avait raté son train, mais qu’il l’avait
laissé à la gare. Une carte postale de la ville d’AVALLON, mais postée à AUXERRE
est arrivée chez eux le lendemain, elle semblait avoir bien écrite par la jeune
fille. Elle était légèrement attardée mentale et, il faillait la surveiller. La
DASS au courant avait dit qu’elle « était majeure ». Quant aux autres,
Mme DELAGNEAU, div LOUIS dit que LEMOINE Bernadette était venue chez elle avec
son époux GAY-PARA, ils cherchaient son mari. Puis ensuite, alors que celui-ci
vivait déjà avec Mme LEMENOREL, GAY-PARA s’est présenté à nouveau chez Mme LOUIS
en disant que son mari savait où était sa femme. Lors de la disparition de
RENAULT Martine, LOUIS É. s’était présenté vers son ex-épouse et lui avait
demandé de dire qu’il était avec elle l’après-midi de la disparition de cette
jeune fille. Puis, il a demandé à nouveau une nouvelle fois de dire cet état de
faits cette fois-ci en pleurant. La déclarante trouve cela « étrange ». Si bien
que lors de la disparition de DEJUST Madeleine, elle s’est rendue aux « RAPIDES
DE BOURGOGNE » pour avoir des explications de son ex-époux. Il lui a dit que
celle-ci était partie parce que M. BULCOURT couchait avec elle ? ? ? Durant
l’orientation de l’enquête et, LOUIS Émile étant cité pratiquement par toutes
les personnes entendues, étant de plus impliqué voire inculpé dans l’affaire de
la découverte du cadavre de DURAND Sylviane, nous n’avons non seulement pas
voulu faire d’investigations le concernant, mais avons cessé les auditions
officielles par écrit des autres personnes vues ensuite. M. Le Substitut,
informé ce cette orientation de nos investigations, nous prescrit d’établir un
« RENSEIGNEMENT JUDICIAIRE » et de transmettre au Parquet le dossier. Les
personnes suivantes seront ensuite contactées et entendues
verbalement : Mme FRIZON Odette, 21, rue Sous-Murs — Auxerre. Elle a connu
une Françoise (LEMOINE) qui travaillait avec elle chez DAVIGNON. Elle mangeait
avec elle les « midi ». Elle fréquentait un chauffeur des « RAPIDES DE
BOURGOGNE », nommé LOUIS, il venait la chercher les soirs et parfois la ramenait
les matins. Elle avait une chambre dans un café et avait une fille chez ses
parents. M. DAVIGNON Paul, abattoirs d’AUXERRE. A employé LEMOINE Françoise
en décembre 1974 et Janvier 1975. Est partie subitement. Lui a demandé de lui
adresser sa paie restant due chez ses anciens parents nourriciers vers VÉZELAY.
Il avait remarqué que l’écriture et la composition de la lettre ne ressemblaient
pas à la personnalité de LEMOINE F. LEMOINE Ginette, ép. PLUMEL, entrée 8,
porte 4, HLM Bd de Montmain à CHABLIS. Se souvient que sa mère lui avait dit que
sa sœur Françoise venait souvent à CHABLIS en compagnie d’un chauffeur de car
des RAPIDES DE BOURGOGNE, un certain LOUIS Michel. N’a jamais revu Françoise ou
son autre sœur Bernadette, qui ont pourtant toutes les deux des enfants, cela
est étrange, les enfants ont été abandonnés ainsi. LEMOINE Paulette, 14, rue
V. Hugo à CHABLIS. N’a jamais revu ses sœurs Françoise et Bernadette depuis
plusieurs années. A appris que Françoise aurait vécu avec LOUIS Michel,
chauffeur de car aux RAPIDES DE BOURGOGNE. A également appris par une personne
dont elle ne se souvient pas, que ses sœurs Françoise et Bernadette auraient
vécu ensemble dans la même chambre louée par LOUIS qui les
fréquentait. GAY-PARA J-Pierre, 8, allée de Champlin, les Vauviers à AUXERRE.
LEMOINE Bernadette était son épouse. Elle a disparu en 1977, environ 6 mois
après la naissance de leur fils Xavier. Il pense qu’elle a du partir avec un
certain DUBOIS Lionel avec qui elle aurait vécu. Il ne l’a jamais revue. Il
avait remarqué qu’un chauffeur de car, LOUIS, sortait avec elle et lui donnait
de l’argent en disant qu’il était son cousin. Elle a du « aller avec » mais il
semble qu’elle avait vécu avec ce DUBOIS avant de disparaître. THIBAULT
Gérard, 7, rue Cochois AUXERRE. Était placé en même temps que GRAS Chantal chez
Mme MAUDIER à VILLEFARGEAU. Avait vu Chantal un mercredi soir avant sa
disparition dans la voiture de LOUIS É. Avait déjà déposé pour l’affaire du
cadavre de ROUVRAY. Chantal est partie en rentrant de l’école. Il a même été
surpris de vois passer LOUIS É. justement ce soir là ver 21 heures avec sa
voiture, il se dirigeait vers AUXERRE, même direction prise par
Chantal. LANOE Olivier, 8, allée de la Colémine, 4e, appartement éducatif à
AUXERRE. Se trouvait à la Maison de l’Enfance à « Montmerçy », mais ne se
souvient pas tellement du passage de LOUIS É. le jour de la disparition de
RENAULT L. Était trop jeune (11 ans) dit se souvenir de rien.
III. CLÔTURE De l’enquête effectuée, il ressort que malgré les recherches
actives, les femmes objet de l’enquête sont bien disparues. Elles étaient toutes
anciennes pupilles de la DASS. Elle n’ont absolument jamais été revues. Toutes
ont tout abandonné laissant leurs affaires, voire même leurs enfants (pour les
sœurs LEMOINE) alors qu’elles s’en occupaient encore. Quant aux quatre autres,
elles ont disparu pratiquement de VILLEFARGEAU. Il est certain que pour les six
connues officiellement, elles se trouvaient toutes dans l’environnement de LOUIS
Émile. Ces circonstances sont étranges, d’autant plus que la découverte du
cadavre de DURAND Sylviane, disparue donc dans des conditions identiques aux
autres, amenait une fois de plus les enquêteurs vers LOUIS É.
Nous
faisons parvenir, selon les instructions reçues la présente procédure établie en
deux exemplaires, directement à M. Le Procureur de la République à
AUXERRE.
FAIT ET CLOS à AUXERRE, le 23 juin 1984. L’O. P. J.
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