Louis Riglet
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Louis Riglet, figure de la résistance icaunaise

Né dans la Nièvre, Louis Riglet a été nommé au dépôt de la gare de Laroche-Migennes en 1942, « alors que la Résistance icaunaise était en difficulté, après les fusillades du mois d’avril », a rappelé François Meyroune au nom de la section du Centre Yonne du Parti communiste, durant la cérémonie. « Il instaura alors des liens avec les cheminots, les salariés, les militants et constitua un groupe FTP qui dynamisa la lutte contre l’occupant nazi. Louis Riglet s’est placé en première ligne. » Son groupe a été à l’origine de plusieurs incendies et opérations de sabotage à Migennes et dans les environs. Louis Riglet a été arrêté le 31 mars 1944 à Migennes. Transféré à Auxerre pour y être interrogé, il est mort sous la torture, le 4 avril 1944, dans une salle de l’hôpital psychiatrique.

« EN 1942, L’ACTION DES FTP A ETE ESSENTIELLE »

Gilberte Mangematin, la fille de Louis Riglet, parle de l’année 1942 : elle fut terrible pour la Résistance. Celle-ci s’organisait et agissait par l’intermédiaire de l’OS (organisation spéciale du Parti communiste), du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, créé en 1941, puis dès 1942 dans l’Yonne avec les Francs-Tireurs et partisans.
En 1942 de nombreux militants furent assassinés. Le Migennois fut durement touché avec les exécutions du 25 avril, au champ de tir d’Egriselles, du cheminot Pierre Picard et d’Emile Tabarant, de Laroche-Saint-Cydroine. Pendant ce temps, Georges Varenne, directeur d’école à Laroche, était au camp de Compiègne et devait être transféré, en septembre, à Auschwitz, d’où il ne reviendra pas.
Malgré cette répression sauvage, les militants ne baissent pas les bras. C’est en avril que mon père est muté à Laroche et travaille à l’atelier des charrons. Robert Bailly décrit son arrivée en disant : « Il remonte le moral des camarades et lance de petites actions de mise en confiance ». Il organise en effet différentes missions comme des transports de tracts, de récupérations d’armes. Il se lie à Henri Séguinet et crée, en octobre, un groupe pour commencer le sabotage des locomotives.
Nous sommes toujours en 1942 et la répression ne faiblit pas. Georges Chabanna, qui fait partie de ce groupe, est arrêté. Il est déporté à Orianenbourg où il meurt d’épuisement. Léon Bouchard échappe de peu à l’arrestation cette année. Louis Riglet organise l’incendie de l’usine de filets à la sortie de Migennes, côté Brienon. Cette action aura lieu en février 1943. Y participeront, outre mon père et Henri Séguinet, Léa Paris, Larrivé et les fils Froissart, de la Fourchotte. Ces faits illustrent bien que les FTP ne restèrent pas inactifs en 1942.
Pour conclure, je voudrais citer ce que disait Luc Berton de mon père lors de l’inauguration d’une stèle en son honneur à Auxerre, en 1994 : « Il était notre aîné. Quand il est arrivé au dépôt en 1942, personne ne le connaissait. Il n’a pas tardé à rayonner par ses actions. Très forte personnalité, il a su faire confiance aux jeunes que nous étions. Il était notre modèle ».
Gilberte Mangematin, fille de Louis Riglet.

 

Le 31 mars 2004 un hommage a été rendu à Louis Riglet.
La première partie de la conférence de Claude Delaselle a été consacrée à l’action de Louis Riglet, en mémoire duquel une gerbe avait auparavant été déposée à la stèle Jean-Moulin, avenue de l’Europe, en présence de sa fille et de nombreux anciens résistants dont André Lafeuille, l’un de ses compagnons de travail et de lutte, ou Emma Bruchard, ancienne déportée.



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