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Des « bons de soutien » aux caissières
de Leclerc
Plusieurs militants icaunais du Parti communiste ont distribué
hier après midi, devant l’hypermarché Leclerc d’Auxerre, des « Bons
de soutien » aux cinq caissières de la grande surface Leclerc de
Tonnerre, licenciées pour avoir utilisé pour leur propre compte
des tickets de réd uction diffusés par l’hypermarché. « Nous
venons de rencontrer le directeur du Leclerc d’Auxerre qui nous
a rappelé que les Leclerc étaient indépendants et qu’il n’avait
rien à voir avec la procédure engagée à Tonnerre. Mais je lui ai
répondu qu’il était très bien placé pour transmettre à son collègue
de Tonnerre. Si on laisse faire cela, c’est la porte ouverte à tous
les abus » témoignait Daniel Picq, le secrétaire de la fédération
départemental du PCF, qui procédera à la même opération ce matin
à Tonnerre pour demander la réintégration des caissières.
Y.R.23.10.04
à 06h01
Le
PCF soutient les caissières
La Fédération départementale du Parti communiste français, a
rompu hier le silence assourdissant qui a accompagné le licenciement
des caissières du centre Leclerc de Tonnerre (notre édition du 11
octobre). Des employées renvoyées parce qu’elles avaient utilisé
des bons de réduction destinés aux clients. Les communistes icaunais
ont publié un tract pour soutenir les caissières. « Assez !, écrivent-ils,
elles se voient considérées comme des voleuses, c’est humiliant.
Ces bons n’appartiennent plus à Leclerc quand il arrivent à la caisse
mais aux clients qui en font ce qu’ils veulent. Tous les moyens
sont utilisés pour licencier les salariées les plus âgées. Les patrons
veulent du personnel toujours plus flexible et avec de moins en
moins de droits […] Il faut arrêter ça sinon demain ce sera la règle
partout ». Au bas du tract, un bon de soutien invite le public
à signer pour demander l’annulation des sanctions et la réintégration
des caissières tonnerroises. Les communistes le distribueront cet
après-midi aux entrées du Leclerc d’Auxerre. D’autres actions suivront,
notamment à Tonnerre. Les communistes sensibiliseront également
le public sur les marchés dans les jours qui viennent.
Y.R.22.10.04
à 06h01
Cinq
caissières renvoyées au centre Leclerc de Tonnerre : Licenciées
pour avoir utilisé des tickets de réduction
Rencontre avec trois des licenciées pour « détournements » car
elles avaient fait des courses avec des bons « donnés ou laissés
par des clients ». Le syndrome du sud-ouest gagnerait-il le Tonnerrois
? Apparemment oui. A l’instar de six supermarchés Auchan de Bordeaux,
Pau et Toulouse notamment, le Centre Leclerc de Tonnerre (SA Grévin
Distribution) a licencié, fin août et début septembre, quatre de
ses hôtesses de caisse (pour une cinquième, la procédure est en
cours), au motif qu’elles avaient utilisé des tickets de réduction
Leclerc, « donnés ou laissés par des clients », indiquent trois
d’entre elles. Les licenciements étaient assortis de mises à pied
conservatoire d’une à deux semaines.
Sentiment d’humiliation
Nous
avons rencontré trois des licenciées qui ont choisi de se défendre
par le biais de l’union locale CGT (UL) de Tonnerre, dont le responsable
est Maurice Godard. Nous avons changé les prénoms de ces trois femmes,
qui sont encore sous le choc, d’autant que, notent-elles, « jamais
auparavant on ne nous avait reproché quoi que ce soit au niveau
professionnel ». Mais là, ces femmes se voient considérées comme
des voleuses. Ainsi, la lettre de la direction, notifiant son licenciement
à Pierrette pour « faute grave », parle même de « détournements
» ! Un terme humiliant pour ces femmes. Dans cette lettre, la direction
fait la liste des clients « dont les bons d’achats acquis » par
eux ont été utilisés « à de nombreuses reprises pour votre propre
compte en les déduisant de vos achats personnels ». Et cette lettre,
signée du P-DG Gilles Poirot, indique que « le total de ces détournements
atteint en l’état de nos investigations 58,78 euros ».
«
Pour se débarrasser des plus âgées ? »
Pierrette, Jeanne
et Marie protestent de leur bonne foi : « A aucun moment nous n’avons
soustrait ces tickets à des clients ». En outre, « nous ne savions
pas que cette pratique était interdite, d’ailleurs, sur la vingtaine
de personnes tournant en caisse, toutes, sauf deux ou trois, utilisaient
ces tickets laissés ou donnés par les clients ». Mais seules cinq
personnes font l’objet d’un licenciement. Toutes les autres utilisant
ces tickets ont fait l’objet d’un avertissement. Les trois femmes
licenciées que nous avons rencontrées estiment : « C’est une manière
de se débarrasser de nous, car nous faisons partie des plus âgées
». Elles sont quinquagénaires ou proches de la cinquantaine. « La
logique aurait voulu que nous ayons aussi un avertissement ou un
rappel à l’ordre, mais pas des mises à pied et les licenciements
», dit l’une d’elles. De plus, indiquent les trois caissières, «
le règlement intérieur n’était pas affiché ».
« Nous ne
sommes pas malhonnêtes »
La direction, pour sa part,
dit dans la lettre précitée que « ces interdictions ont été fermement
évoquées lors de la réunion du comité d’entreprise du 5 septembre
2003 », suivi de « l’affichage du procès-verbal de la réunion […]
pendant un mois », puis d’une « note annexée à tous les bulletins
de salaires de septembre 2003 ». Mais, poursuit Pierrette, si j’avais
été au courant, « croyez-vous que j’aurai pris le risque de perdre
mon travail, en contrat à durée indéterminé que j’ai obtenu à 48
ans, en avril 2003 ? ». Et, puis, « si nous avions été sciemment
malhonnêtes, nous n’aurions évidemment pas utilisé notre carte Leclerc,
qui permet de nous identifier ». Quant à Jeanne (dont le « détournement
» se chiffre, sur environ un an, à 32,69 euros), elle est encore
en CDD et aspirait bien entendu à une embauche définitive. Le risque
de perdre son emploi, Marie ne l’aurait pas non plus couru : « J’avais
huit ans d’ancienneté dans l’entreprise ; on m’avait mise en caisse,
mais je suis agent de maîtrise ». A Marie, la direction reproche
d’avoir utilisé pour 389,15 euros de réduction. Malgré son ancienneté,
Marie n’a eu pour solde de tout compte que 123,74 euros : « C’est
une honte, je dois vivre avec cela du 7 septembre au 2 novembre,
date où je toucherai les ASSEDIC. »
Y. A.
Y.R.11.10.04 à 06h01
« Une sanction démesurée
» pour l’union locale CGT
Trois des cinq caissières licenciées (la procédure
est encore en cours pour l’une d’elles) par le Centre Leclerc de
Tonnerre (lire ci-dessus), ont fait appel, pour se défendre, à l’union
locale CGT, dont le responsable est Maurice Godard. Le motif
du licenciement est la faute grave, du fait que les personnes concernées
ont utilisé, pour faire leurs courses, des tickets de réduction
Leclerc « laissés ou donnés par des clients », indiquent-elles.
« Nous demandons leur réintégration » Les trois
femmes, que nous avons rencontrées, arguent de leur bonne foi et
réfutent toute intention malhonnête. De plus, elles témoignent de
leur profond sentiment d’injustice. De même, pour Maurice Godard
et la CGT : « La sanction apparaît démesurée par rapport aux faits,
d’autant que, vus les salaires particulièrement bas pratiqués dans
ce type d’entreprises, il est humainement compréhensible que le
personnel se serve des tickets non utilisés par les clients. »
L’UL CGT entend donc agir pour « la réintégration des personnes
licenciées et nous sommes prêts à rencontrer la direction afin de
résoudre ce problème ; nous allons faire un courrier au P-DG du
Centre Leclerc pour protester contre ces sanctions ». D’autant
que, sur la vingtaine de personnes tournant en caisses, toutes,
« sauf deux ou trois », selon les salariées licenciées défendues
par la CGT, utilisaient ces tickets de réduction. Dossiers
aux prud’hommes De plus, indique Maurice Godard, «
les trois dossiers des personnes que nous défendons sont déjà partis
aux prud’hommes et nous envisageons de faire signer une pétition
de soutien », indique Maurice Godard, estimant déplorable « que
l’on en arrive à de tels excès patronaux ». L'AVIS DE
LA DIRECTION DU MAGASIN TONNERROIS Nous n’avons pu
joindre Gilles Poirot, le P-DG du Centre Leclerc de Tonnerre (SA
Grévin Distribution). En revanche, nous avons obtenu au téléphone
Patrick Scheur, directeur du magasin, au sujet des licenciements
de cinq caissières parce qu’elles ont utilisé des bons de réductions
« laissés ou donnés par des clients », indiquent trois d’entre elles,
que nous avons rencontrées (lire ci-dessus). « Des recherches
» Selon Patrick Scheur, « nous avons fait des recherches
suite à la plainte d’une cliente, qui nous a dit qu’elle n’avait
pas obtenu son ticket après ses achats. Nous nous sommes aperçus
que ledit ticket avait bien été émis pour cette cliente, mais utilisé
par une caissière ; c’est pourquoi nous avons approfondi nos recherches
». Cinq caissières sont licenciées, alors que, sur la vingtaine
de personnes tournant en caisse, quasiment toutes, semble-t-il,
utilisaient les tickets laissés par les clients. « Mais pour les
autres, ce n’était pas régulier, indique le directeur, c’est pourquoi
elles n’ont eu qu’un avertissement. »
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