Malgré la déroute
électorale, le gouvernement Raffarin tient toujours
à privatiser EDF-GDF.
Pour anesthésier l'opinion, il prétend que cela permettra
de réduire le prix de l'énergie pour les usagers-consommateurs.
Le prix de
l'électricité flambera comme jamais Le porte-monnaie
des ménages en pâtirait de deux manières :
Une saignée
directe. Les usagers paient environ 0,0768€ le kWh
aux heures dites pleines. Ce tarif pourrait flamber
car il ne serait plus modulé par les qualités du service
public (péréquation, service aux usagers primant sur
le profit, etc).
Depuis début 2003, les factures comportent une rubrique
« autres prestations : contribution au service
public d'électricité ». Cette nouvelle taxe (de
0,0033€ par kWh) est le prix à payer pour avoir accès
au service public ! Déduite initialement du prix du
kWh, elle ne l'est plus maintenant.
Elle désavantagera EDF face à ses concurrents dès le
1er juillet 2007 (1) et fera payer
aux usagers leur attachement à cette entreprise.
Les tarifs ont déjà augmenté fin 2003 y compris pour
les "impayés", à savoir les usagers les plus
démunis. Les coupures d'électricité vont s'accroître
et certaines prestations exploser (2).
Une saignée
indirecte. Les industriels achèteront le kWh à 0,033
€ en 2004 contre 0,024 € en juin 2003 : une hausse de
37,5 % qu'ils répercuteront dans leurs prix de vente
contribuant ainsi à augmenter le coût de la vie. Cette
politique reviendrait aussi à inciter les entreprises
à accentuer l'austérité salariale. A cet effet, le cas
de la SNCF, 3ème client d'EDF, doit ouvrir
les yeux de l'ensemble des usagers. Sa facture d'électricité
subira une augmentation de 122 millions (+35,4 %).
En cas de privatisation d'EDF-GDF, les usagers risquent
de subir la même flambée des prix accentuant le nombre
d'exclus du droit à l'énergie.
Un risque incalculable
pour les usagers et l'économie du pays
La privatisation
est un choix politique fondé sur des croyances idéologiques
qui priverait les populations de service public et le
pays de politique industrielle. Il ignore l'intérêt
général de la société et l'avenir du pays. Il fait
la part belle aux intérêts privés et aux magnats de
la finance au détriment du bien être des populations,
des considérations de sécurité, d'environnement, de
renouvellement des ressources et d'aménagement du territoire.
On l'a vu aux Etats-Unis (faillite d'Enron, pénurie
d'électricité en Californie) et en Europe (gigantesques
pannes et coupures répétitives notamment en Italie).
Mais, l'énergie
n'est pas une marchandise comme une autre. Sa
privatisation est un non sens social et économique.
Le besoin d'investissements lourds et la réponse immédiate
aux besoins des usagers - du fait que l'énergie ne se
stocke pas - sont incompatibles avec la recherche du
profit immédiat. Il en va également pour les exigences
de sécurité, de sûreté et donc de démocratisation de
ce domaine.
C'est une bataille
pour le droit et la démocratie
Le statut d'Entreprise
Publique, décidée à la Libération, fait d'EDF-GDF une
entreprise performante qui place la satisfaction
des besoins des usagers au premier rang de ses préoccupations.
Ce statut est
l'un des cœurs du modèle social français. Il peut également
permettre de faire de la politique autrement, de vivifier
la démocratie de proximité permettant aux usagers,
à leurs élus associatifs et politiques locaux d'intervenir
sur les grandes décisions stratégiques. C'est la
condition du droit à l'énergie pour tous.
Il faut dès à présent arrêter de priver d'électricité
les ménages les plus démunis pour des motifs financiers.
Le PCF appelle
les usagers à rejoindre le combat engagé par les salariés
d'EDF-GDF pour exiger du gouvernement qu'il retire son
projet de privatisation.
C'est dans la mobilisation sociale - dans les luttes
et dans les urnes - que les femmes et les hommes dans
notre pays deviennent les acteurs décisifs de la construction
de l'alternative anti-libérale.
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