OCTOBRE Chantage
Le chantage à la délocalisation, sur fond de restructurations
industrielles massives, n’est plus l’apanage de l’Allemagne.
Les Siemens, Mercedes et Linde, qui viennent de déterrer
la hache de guerre sociale en contraignant certains
de leurs salariés à augmenter leur temps de travail
sans compensation salariale, exportent leur exemple
en France via leur compatriote Bosch.
L’usine de Vénissieux (Rhône) du groupe allemand
est en effet en passe de renoncer aux 35 heures ; ce
qui lui permettrait d’échapper en contrepartie à un
transfert en République tchèque. Les 820 salariés ont
jusqu’à mardi soir pour se prononcer sur ce processus.
Seule obligation fixée par la direction de Bosch France
: que l’accord, présenté il y a un mois, soit ratifié
par au moins 90% des effectifs. Pour l’heure, seules
la CFDT et la CFE-CGC l’ont approuvé. Les deux autres
centrales, CGT et FO, l’ont immédiatement rejeté.
Ce nouvel épisode peut être interprété comme une
véritable provocation à l’heure où Nicolas Sarkozy s’est
posé en garant du pouvoir d’achat des salariés modestes
en plaidant pour une réforme des 35 heures sur la base
du libre choix. C'est également la position du chef
de l'Etat.
Le groupe Bosch a vu ses profits s’envoler de 69%
l’an dernier. Concrètement, le programme d’austérité
que souhaite imposer la direction pose non seulement
le passage aux 36 heures payées 35, mais s’accompagne
également d’un « package » de mesures drastiques, telles
que la suspension des primes d’intéressement, le blocage
des salaires pendant 3 ans ou bien la réduction de la
majoration des horaires nocturnes.
Ce chantage s'inscrit dans une véritable offensive
patronale : travailler plus sans contrepartie ou on
délocalise.
Le baron Sellières veut contraindre le gouvernement
à légiférer sur les 35 heures pour revenir en arrière.
Ce n'est pas la position exprimée par le chef de l'Etat
non plus que par le ministre de l'Economie.
Toute forme de chantage est inacceptable.
Dans le cas de figure, il prend les salariés en otage
et entend placer le gouvernement devant le fait accompli
derrière l'étendard de la négociation sociale. Mais
quelle négociation lorsque votre emploi est en jeu et
que c'est tout ou rien ?
Un référendum sur l'Europe
Le président de la République a annoncé qu'un référendum
sur la Constitution européenne aura lieu en 2005 au
second semestre, lors de sa traditionnelle interview
du 14 juillet.
Jacques Chirac appelle en outre à des assouplissements
sur les 35 heures et annonce une pause des baisses d'impôts.
Il a réaffirmé son opposition au mariage homo qui serait
une parodie du mariage. Il considèee que le Pacs peut
être amélioré.
Enfin, le chef de l'Etat a commenté ainsi, lors de
sa , ses rapports avec le ministre sur la question du
budget de la Défense : "Je décide, il exécute".
Pierre-Jules GAYE
yonne républicaine14/07/04
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