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13/02/2005
« Dans le commerce, on est des pauvres »
Salaires
de misère, flexibilité et répression... Dans l’Yonne, un salarié d’un
magasin Atac de Charny, qui avait récupéré dans une poubelle des
produits périmés, s’est retrouvé placé en garde à vue.
Une nuit entière en cellule. Le froid et l’angoisse. Pas question de
dormir, pas de repas, juste un café. Et le lendemain, l’interrogatoire
pressant. « Ils me disaient : dépêchez-vous de dire la vérité. Ils me
menaçaient d’aller chez le procureur, d’aller en prison. Et je
répondais : je dis la vérité, je ne récupère que des choses dans les
poubelles. » Ce samedi du mois de janvier, le ciel est tombé sur la
tête de Jean-Pierre Allard, un salarié employé au rayon « liquides » du
magasin Atac de Charny, dans l’Yonne. Il y a eu d’abord ce vigile
envoyé par le nouveau directeur pour le surveiller et l’interpeller
alors que, comme il l’avait toujours fait sans y voir le moindre mal,
et comme le faisaient d’autres employés, il emportait des produits
périmés. Il y a eu ensuite les gendarmes, la perquisition chez lui, la
garde à vue. Puis, le lundi matin, de retour au magasin, à son poste de
travail, le directeur qui lance : « Qu’est-ce que vous faites là, je ne
vous veux pas. Partez, vous recevrez une lettre. » Il y a eu quinze
jours sans travailler. Mais il y a eu aussi ce rassemblement de 200
personnes, des clients qui, depuis vingt-quatre ans qu’il travaille là,
apprécient sa gentillesse, son honnêteté et sont venus dire leur
révolte face à tant d’injustice, de brutalité. Il y a eu la déléguée
CGT, Nadine Mansuy, venue du magasin Atac d’Appoigny pour le soutenir
et affronter avec lui le directeur. Il y a eu le tribunal qui,
finalement, a conclu qu’il n’y aurait pas de poursuites. Restent
pourtant ces jours de mise à pied les 17 et 18 février et encore les
24, 25 et 26, décidés malgré tout, et « quand ça l’arrangeait », par la
direction du magasin et du groupe.
« Les grands patrons, au premier rang desquels ceux de
la grande distribution, n’ont pas besoin de faire les poubelles »,
lit-on dans un tract distribué par les communistes du département. Pour
le groupe Schiever, propriétaire d’Atac, tout va bien à en croire le
rythme de création de magasins. À partir de la base familiale en
Bourgogne, le groupe s’est, en quelques années, étendu dans l’est de la
France, en région parisienne et maintenant en Pologne. Pour les
employés, l’histoire est bien différente. « Ceux qui disent que le
commerce c’est l’avenir sont des menteurs. On est des pauvres, notre
qualification n’est pas reconnue, on est payés au SMIC », dit avec
colère Nadine Mansuy en soulignant que Jean-Pierre Allard a deux
enfants et que sa famille vit avec son seul salaire.
Elle fait les comptes à partir de son propre exemple :
953 euros net après trente-six ans de maison, 367 euros de loyer, 137
de gaz et électricité, 35 d’impôts locaux, sans compter l’assurance et
l’essence de la voiture nécessaire pour aller travailler. Et avec ça
les samedis et dimanches payés au même tarif que les autres jours, les
dates de vacances et de récupérations le plus souvent imposées. « Il
faut se battre pour avoir un jour de repos qui soit fixe. Comment vivre
sinon, comment prendre un rendez-vous chez le médecin, comment
s’occuper des enfants ? » interroge la syndicaliste. Schiever, comme
tous les patrons de la grande distribution, s’en moque. En Pologne, les
employés sont payés 150 euros par mois et les magasins ouverts jusqu’à
minuit. Alors de quoi se plaint-on ?
"L'Humanité" Jacqueline Sellem
17/01/2005
à propos des récents
propos de Le pen
PROVOCATIONS
ignominieuses
Absent de la scène politique
depuis plusieurs mois, Le Pen fait à nouveau parler de lui en se livrant à des
provocations ignominieuses qui ne peuvent que soulever l’indignation et le dégoût.
De tels propos révisionnistes
doivent être condamnés avec la plus grande fermeté.
Il n’est pas acceptable de laisser entendre que
« l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine » ou
de présenter encore la Gestapo comme une police protectrice de la population.
C’est passer délibérément sous
silence, par une falsification éhontée de l’histoire, le rôle joué par la
section de la Gestapo chargée des questions juives dans la déportation de
quelques 75000 juifs de France, avec la complicité active de l’Etat français de
Vichy. C’est insulter la mémoire des victimes de l’oppression nazie et de leurs
familles. Qualifier de simples « bavures », l’exécution massive et la
torture pratiquée sur les combattants engagés dans la Résistance n’est pas moins
insupportable. Ceci pour ne rien dire des allusions intolérables sur le drame
d’Oradour-sur-Glane qui s’inscrivent dans le droit fil de thèses négationnistes
en vogue dans les groupuscules néo-nazis.
Le leader du FN cherche à
banaliser une idéologie avec laquelle son mouvement n’a jamais rompu.
Il est impératif que ces
manœuvres odieuses ne demeurent pas impunies et que Le Pen soit condamné avec
toute la sévérité qu’exige la gravité de ses propos, à la fois pour
contestation de crime contre l’humanité et apologie de crime de guerre.
François Meyroune
Fils d’ancien déporté-résistant
(Migennes)
Fédération de l’Yonne du PCF Conférence
de presse 24
novembre 2004
Daniel PICQ Secrétaire départemental
Nous avons souhaité faire avec vous le point sur quelques
questions d’actualité et vous informer de nos initiatives dans différents
domaines.
La
situation économique et sociale
est catastrophique. Tous les acquis sociaux et démocratiques
sont démantelés.
La
question du pouvoir d’achat est un sujet brûlant. Comme le souligne
une enquête du Secours Catholique, le niveau de vie des plus
fragiles ne cesse de se dégrader. La proportion des personnes
sans aucune ressource augmente. Le travail ne protège plus de
la pauvreté.
Et
le plan Borloo - Larcher va encore précariser des populations
déjà très touchées. Il constitue une attaque contre le droit
du travail.
« 300 euros tout de suite par famille ! augmentation
des salaires » ! Telles sont les revendications qui
figurent sur notre pétition. Elles seront portées en délégation
à Matignon le 11 Décembre.
Les profits des entreprises explosent
dans notre pays. Le CAC 40 a augmenté de 68%. Le nombre d’assujettis
à l’impôt de solidarité sur la fortune ( ISF) augmente dans
l’Yonne. Les richesses existent et il s’agit de les redistribuer
à tous.
La
situation de l’emploi nous préoccupe, les licenciements sont
en pleine croissance, les délocalisations d’entreprises ou d’activités
aussi.
Dans
l’Yonne il y a les annonces de fermetures d’entreprises, de
suppressions d’emplois chez Sicli à St Florentin, Guyon à Monéteau,
les menaces chez Pirelli dans le Sénonais.
Nous
soutenons les salariés qui défendent leur emploi et leur droit
à la formation et à la reconversion.
Et
les reclassements promis ne sont pas au rendez-vous ! Cela
est insupportable. Il y a un moment où il faut dire « ça
suffit ! »
Bientôt
la plus grande entreprise de l’Yonne sera l’ANPE. Il faut interdire
tout licenciement tant que des solutions n’auront pas été étudiées,
créer des comités locaux de défense de l’emploi.
Je
veux dire quelques mots concernant les caissières des grandes
surfaces licenciées pour avoir utilisé des bons d’achat offerts
ou abandonnés par des clients.
La
fédération de l’Yonne du PCF a manifesté sa solidarité et appelé
la population à réagir. Ces actions ont un grand écho. L’action
va se poursuivre elle est désormais engagée au niveau national.
Après
une série d’articles dans l’Humanité, un appel national de personnalités
lance une campagne de pétition. Les communistes de l’Yonne vont
s’adresser aux consommateurs pour exiger avec eux « pas
de rabais sur la dignité ».
Et
nous espérons, que les parlementaires de l’Yonne, muets comme
des carpes jusqu'à ce jour, vont protester à leur tour. Chiche,
messieurs les parlementaires, pourquoi pas une loi qui réglemente
le travail à temps partiel pour donner des garanties à celles
et ceux qui y sont soumis ?
Les
communistes n’attendent pas les prochaines échéances électorales
pour agir. Ils sont avec celles et ceux qui luttent.
Déterminés
à agir, les communistes veulent contribuer à construire un nouvel
espoir.
Redonner
de l’espoir, construire un programme alternatif à la politique
actuellement mise en œuvre, faire en sorte que s’expriment toutes
les aspirations aux changements. Tel est notre objectif.
Pour
cela, nous adressons un appel à toutes les forces de gauche.
Nous leur proposons d’ouvrir des espaces publics de discussion,
des forums, qui, sans créer de clivages, permettront de travailler
au contenu d’une alternative de gauche.
Notre
objectif est de contribuer au rassemblement de toute la gauche
sur le contenu des politiques alternatives sans mettre quiconque
de côté, pas plus le parti socialiste et les électeurs qui se
retrouvent dans le vote socialiste, que d’autres.
L’alternative
à la politique actuelle passe par le rejet de la constitution
européenne. Car ce projet, c’est comme si on inscrivait la politique
de Raffarin dans notre constitution.
J’invite
la gauche à se rassembler autour du « non » à la constitution
européenne. A ne pas céder à la peur comme argument du «
oui ».
Ainsi
quand Dominique Strauss-Kahn assure qu’en cas de victoire du
« non», la gauche perdrait en 2007, je me pose la question
suivante : « Est-ce que cela veut dire que la gauche
ne peut gagner qu’en acceptant de se couler dans un cadre libéral
de l’Europe ? »
Et
quand François Hollande dit n’avoir rien à espérer d’une victoire
du « non » fondée sur «l’illusion », je me demande :
« la gauche devra t’elle poursuivre la politique libérale
actuelle ou présenter une alternative qui réponde aux attentes
populaires ? »
Quand on est de
gauche, il faut l’être aussi pour l’Europe.
Quand on refuse
l’ultra libéralisme Chiraquien ou Sarkozien, on doit le refuser
aussi pour l’Europe.
Quand on se bat
contre les privatisations, les délocalisations, les licenciements,
les dérèglementations sociales et les atteintes au pouvoir d’achat,
on doit le faire aussi en Europe.
Bref,
lorsqu’on est de gauche, on doit dire non à ce projet qui ne
s’appliquerait qu’en 2009.
En
le rejetant, nous avons largement le temps d’ouvrir sereinement
le débat et la perspective d’une autre Europe.
Voilà
ce que disent les militants communistes dans tout le département.
Après avoir diffusé 350 Huma supplémentaires avec le texte intégral
de la constitution, ils se mobilisent avec un tract 4 pages.
Ainsi
sur les marchés, aux portes des entreprises à Migennes, Sens,
Auxerre, Avallon, Joigny, St Florentin, Toucy … ils vont à la
rencontre des Icaunais. Et ils vont poursuivre.
Enfin
je vous informe
Que le 30 novembre les jeunes communistes de l’Yonne
organiseront à Auxerre un débat de solidarité avec Marwan Barghouti
et le peuple Palestinien. Jean-Claude Lefort député communiste,
présent à Ramallah au printemps 2002 auprès de Yasser Arafat,
apportera son témoignage.
Le 17 décembre à Auxerre se tiendront les rencontres
de la revue «plein temps », publication du PCF en direction
des retraités, sur le thème « après les réformes des retraites
et de la sécurité sociale imposées par Raffarin, quelles perspectives ? ».
Enfin
le conseil national du PCF des 2 et 3 octobre a lancé le débat
sur la démarche, la stratégie du PCF pour la prochaine période.
Les
communistes se réunissent pour répondre aux questions suivantes :
« que voulons-nous ? Comment l’atteindre ? Avec
qui ? »
Il
s’agit de définir des réponses notamment dans la perspective
des échéances électorales. Le 1er décembre à 18 h
30 la fédération de l’Yonne du PCF organise une soirée débat
et de réflexion avec la participation de Patrice Cohen Seat,
membre de la direction nationale et rapporteur sur cette question
au conseil national.
Les
Nouvelles de l’Yonne, journal que nous éditons, comprendra un
dossier sur la constitution européenne, des articles sur le
procès Emile Louis, les délocalisations, les caissières de Tonnerre
…
Voilà
les informations je souhaitais vous donner, au nom de la fédération
de l’Yonne du PCF.
Nous
sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
Parti
de la Gauche Européenne…création imminente !
Le combat contre l’Europe du capital
et pour une Europe sociale, solidaire et démocratique
se mène certes sur le territoire national, mais de plus
en plus à l’échelle européenne.
Les antilibéraux ont tout intérêt
à échanger, à s’unir et à coordonner leur action.
Ainsi, dans cette perspective, un
espace commun d’initiative politique est en train de
naître. Ce sera le Parti de la Gauche Européenne qui
poussera ses premiers cris à Rome les 8 et 9 mai prochains.
A l’origine de cet événement onze partis communistes
et progressistes d’Europe(PCF, PDS Allemagne, Rifondatione
Comunista Italie, PC d’Autriche, La Gauche Luxembourg,
PSDtravailliste d’Estonie, PC de Slovaquie, Gauche Unie
d’Espagne, PC de Bohème-Moravie, P du Socialisme Démocratique
de Tchéquie, Synaspismos Grèce,
qui se déclarent avoir pour but « de remettre
en question la domination du profit et triompher du
pouvoir du pouvoir du capitalisme ».
Un projet de manifeste, des statuts
sont en discussion. Le PCF sera partie prenante si les
communistes le décident.
Dans le texte de la consultation,
on notera que « ce parti sera un espace commun
d’initiative politique et non un parti d’inspiration
fédérale ». et que « chaque parti conserve
une totale souveraineté politique ». enfin que
« les conditions seront « créées pour que
d’autres partis progressistes puissent rejoindre ultérieurement
cette formation européenne ».
Une confluence originale des antilibéraux,
d’une partie d’entre eux en tout cas.
Longue vie au PGE !
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Conseil
national de la Résistance : un programme « moderne
et audacieux »
La conférence donnée mercredi par Claude Delaselle
a mis en lumière le contenu d’un texte actuellement
« remis en question » selon le Parti communiste. Le
15 mars 1944, était adopté le programme du Conseil
national de la Résistance (CNR), fondé un an plus tôt
à l’initiative de Jean Moulin. Avaient participé clandestinement
à sa mise en place six partis politiques, deux organisations
syndicales et huit mouvements de Résistance.
Son contenu énumérait une série de mesures à appliquer
lors de la libération du pays. Parmi elles, « un
plan complet de Sécurité sociale », « l’établissement
d’un système de retraites » ou encore « la
garantie d’un niveau de salaire ». Soixante
ans plus tard, la Fédération départementale du Parti
communiste et sa section du Centre Yonne ont souhaité
mettre à l’honneur ce texte fondateur des IVe et Ve
Républiques, mercredi. La date n’a pas été choisie
par hasard. Ce 31 mars correspondait à un autre
anniversaire, celui de l’arrestation, à Migennes, de
Louis Riglet, résistant cheminot FTP. C’était il y soixante
ans également (lire par ailleurs). Claude
Delaselle, historien de la Résistance icaunaise et du
mouvement social, a ainsi été invité à animer une conférence,
salle Valmy. Une salle d’ailleurs presque trop petite
pour accueillir les nombreux auditeurs ayant fait le
déplacement.
Création des comités d’entreprises
L’intervenant
a rappelé les difficiles conditions de la naissance
du CNR, détaillé son programme. Qui, outre un plan
d’action immédiate pour résister à l’ennemi, se prononçait
pour la création de prestations familiales, de comités
d’entreprises ou de conventions collectives liées à
certaines professions. « Soit une République
française plus sociale et démocratique », note-t-il.
Très vite, les remarques ont fusé. Certains ont souligné
« l’audace et la modernité de ces propositions ». D’autres,
le « fruit du formidable travail de mouvements
très divers », l’établissement « d’un texte
de rassemblement conçu dans l’union ». « Le
programme du CNR répondait réellement aux attentes de
la population », a même souligné un auditeur. Pour
les membres du Parti communiste, il s’agissait aussi
de mettre le programme du Conseil national de la Résistance
en rapport avec des questions d’actualité. Car selon
eux, « il est aujourd’hui remis en cause, les fondements
de la Résistance et ses conquêtes avec ».
Sophie THOMAS.
Yonne républicaine 02.04.04 à 04h01
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Forum
citoyen du PCF : une entreprise de reconstruction
Le forum citoyen
organisé à Auxerre par la Fédération de l’Yonne du PCF
a posé les premiers repères d’une alternative politique
difficile à reconstruire. Si le mécontentement grandit
contre le gouvernement, la gauche ne semble pas pour
autant prête à reprendre de sitôt le pouvoir. Faute
de programme, mais aussi d’intention clairement affirmée
des électeurs. Même si, récemment, face aux mouvements
sociaux et aux sondages, le PS a décrété l’urgence de
se mettre en situation de gouverner, au cas où. Le
PCF, lui, adopte une autre méthode. C’est qu’il a une
deuxième urgence, outre revenir aux affaires, autrement
plus importante : assurer sa survie. Objectif on
ne peut plus légitime pour un parti politique et des
militants qui demeurent près de la souffrance des couches
populaires, même s’il ne parviennent plus aujourd’hui
à être leur principal représentant. « Redonner
espoir et même lutter contre le désespoir », a
dit mercredi soir Daniel Picq, le patron des communistes
icaunais, lors du premier forum organisé à Auxerre par
sa fédération. Cette initiative, destinée à créer
et installer une alternative politique, était ouverte
à tous, citoyens, militants ou non, et à tous les partis
de gauche. Une chose unit ce vaste éventail : le
constat, catastrophique pour les plus défavorisés, du
programme ultralibéral appliqué par la droite.
Pas
de responsable Verts ni du PS
Cela posé,
le plus dur reste à faire pour ces « gauches ».
« Débloquer la gauche », comme le dit le PCF
icaunais dans l’invitation à son forum. 60 à 70 personnes
ont répondu à ce premier rendez-vous, mardi soir, dans
le chef-lieu. Des militants et responsables communistes,
bien sûr, avec les anciens maires en tête (Jean Cordillot,
Guy Lavrat et François Meyroune), et des élus tels que
les Auxerrois Brigitte Debelle et Pierre Guillermin ;
des militants syndicaux de la CGT et du SNES-FSU, mais
aussi de la Confédération paysanne en la personne de
son porte-parole, Jean Gobier ; des militants d’autres
partis tels Daniel Vée, de la LCR (seul parti d’extrême
gauche présent), et l’adjoint au maire d’Auxerre Jean-Paul
Rousseau, du MRC. Côté socialiste, en revanche, la
tendance majoritaire (MM. Férez, Hojlo et Caullet)
s’est fait excuser, et seul Abdel Bougnit, le militant
auxerrois représentant le courant NPS d’Arnaud Montebourg,
était présent. Les responsables Verts, eux, n’ont
pas répondu à l’invitation du PCF. L’hypothèse déjà
avancée par les écologistes de Bourgogne d’une liste
commune avec la PS, certes sur la base d’un programme
et d’une juste distribution des sièges (notre édition
du 5 novembre), pouvant expliquer cette absence.
Car la question de la gauche plurielle fut bel et bien,
mardi, à Auxerre, centrale.
Alliance a minima
ou recomposition à gauche sur un vrai programme antilibéral
Au
fil des prises de parole, en effet, la nécessité d’une
véritable analyse du séisme du 21 avril, non encore
réalisée, s’est imposée. Un grand embarras visiblement
pour les « gauches », illustré par ce propos
d’un jeune militant communiste : « Battre
la droite en France, et Soisson et le FN en Bourgogne,
certes. Mais comment, avec qui, sur quel programme ?
Car l’incantation à l’union ne peut pas suffire quand
il s’agit de rassembler, au-delà même de nos différents
partis, pour convaincre les gens de résister ». Cette
union a minima, ne prenant en compte que les points
de convergence existant entre tous les partis de gauche,
pas grand monde n’en voulait mardi soir. Pas plus Daniel
Vey (LCR), qui ne veut pas s’allier « avec un parti
qui refuse de rompre avec le libéralisme (NDLR :
le PS) », que Guy Lavrat (PCF), qui estime que
s’unir ainsi a abouti à des échecs tels celui du programme
commun autrefois et, hier, celui de la gauche plurielle
façon Jospin. Quant au chevènementiste Jean-Paul Rousseau,
même si « (ma) modeste organisation n’est pas encore
en mesure de passer des accords électoraux », il
n’est pas davantage preneur d’un rabibochage à la va-vite,
et incite, avant tout, à comprendre « pourquoi
Raffarin est là, au travers d’une analyse historique
et politique ». Une analyse qui, selon lui, doit
prendre en compte « les aspects économiques et
de classe qui demeurent, mais aussi d’autres problèmes
fondamentaux, comme la laïcité par exemple ».
Les
échéances approchent
Ces fondamentaux posés,
tout le monde s’est accordé à louer l’initiative des
communistes. D’autant que les échéances électorales
approchent, et que les « gauches », s’ils
ne sont pas totalement optimistes, espèrent tout de
même. D’où les premières pistes lancées, notamment par
Guy Lavrat : « Faire du neuf avec les partis,
les citoyens et le mouvement social, travailler sur
les rapports entre ces différentes composantes et réaliser
une coproduction du projet alternatif qui rompe avec
la délégation de pouvoir qui (nous) a perdus ». Ce
travail ébauché a débouché sur la création d’ateliers
thématiques qui se réuniront ces prochains jours et
présenteront leurs conclusions, pour discussion, lors
du prochain forum, le 9 décembre. Les trois thèmes
retenus sont : les institutions (décentralisation
et problèmes de l’Europe) ; l’emploi et l’éradication
du chômage ; les services publics, thème recoupant
la santé, l’école ou encore la protection sociale.
D. G. l'Yonne Républicaine 07/11/2003
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Jours fériés :
l’offensive
La suppression d’un jour férié (ou de plusieurs ?)
ou encore l’instauration « d’heures supplémentaires
de la solidarité » (dixit François Fillon, ministre
des Affaires sociales) entrent « dans la philosophie
du gouvernement », a-t-on dit à l’université d’été
de l’UMP. De son côté, Dassault le multimillardaire,
grand patron de l’aéronautique (il parle d’or !) écrit
dans « le Figaro » qu’il faut « arrêter
de faire croire que le salut viendra en faisant payer
les riches et surtout il faut remettre la France au
travail. » Pour ne pas être en reste, le président
du conseil général de l’Yonne, séduit par la suppression
d’un jour férié, dit à « l’Yonne Républicaine » :
« Ce serait la première fois qu’on essaierait de
régler un problème par le travail plutôt que par l’impôt. » En
matière de philosophie, il n’y a là rien de neuf. C’est
tout simplement la résurgence, à droite, de la vieille
idéologie vichyste et de son vieux slogan : « Travail,
famille, patrie » inventé par Pétain. C’est le
retour à la corvée de l’Ancien Régime où les manants
travaillaient gratuitement pour leur seigneur et le
roi. Car il ne faut pas se tromper : un jour
travaillé de plus au lieu d’un jour payé et chômé, ce
sera une bonne affaire pour les patrons. Sinon, pourquoi
le Medef et le baron Seillière applaudiraient-ils si
fort Raffarin, quand celui-ci propose de travailler
le jour du lundi de Pentecôte ? A la vérité, on assiste
à une offensive concertée de la droite, du gouvernement
et du patronat, pour remettre en cause la tendance séculaire
à la réduction du temps de travail, conquise progressivement
grâce aux luttes ouvrières.
Guy LAVRAT, ancien maire et conseiller
général communiste de Migennes Yonne Républicaine
08/11/2003
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Réhabiliter le travail
?
La question est idiote, tant le travail s'impose
à l'homme dès le lever du soleil jusqu'à son coucher. Réhabiliter
le travail ça sonne bien et c'est fort comme une pub.
Si proclamer la réhabilitation du travail se résume
à dire aux Français « il faut bosser plus pour le même
prix » ou plus carrément « remets-toi au boulot, peuple
assisté qui préfères les indemnités au fruit de ton
labeur », alors c'est un peu court et ça ressemble un
peu trop à un mot d'ordre du Medef pour prétendre devenir
une véritable ambition nationale. Revaloriser le
travail, c'est d'abord le respecter. Il ne faudrait
pas l'oublier - notamment les chefs d'entreprise -au
moment où les plans sociaux succèdent aux plans sociaux,
au moment où le taux de chômage atteint près de 10 %
des actifs. Paradoxalement, les Français - créatifs
et de plus en plus productifs - n'ont pas attendu un
gouvernement, quel qu'il soit, pour aimer le travail.
Il y aurait beaucoup à dire sur le management moderne
qui fait peu de cas de la conscience professionnelle
et du talent, pour obéir à une rationalité financière
qui dessèche l'esprit d'entreprise et l'attachement
que peuvent lui porter ses propres salariés. L'absence
de message du gouvernement vis-à-vis du patronat pour
le mobiliser sur le respect du travail est flagrante.
Les politiques n'ont plus leur place dans la gestion
de l'économie mais ils peuvent inciter, suggérer voire
même revendiquer, pourquoi pas ? Pourquoi présenter
la réhabilitation du travail comme une réaction au laxisme
supposé de l'aménagement ou de la réduction du temps
de travail, version de Robien ? Que l'on sache,
la réduction du temps de travail est le fruit des gains
de productivité qui ont généré la civilisation des loisirs. Autrefois,
dans le Yorkshire, les gamins de onze ans travaillaient
seize heures par jour. Il suffit de relire Dickens pour
s'en convaincre. On a déjà oublié. Comme beaucoup
d'autres choses.
Pierre-Jules GAYE Yonne Républicaine
08/11/2003
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Alter quoi ?
Aucun parti politique, aujourd'hui, en France, ne
pourrait rassembler autant de monde venu d'horizons
divers que les organisateurs du deuxième Forum social
européen réuni à Paris pendant cinq jours. C'est
dire le fossé qu'ont à combler les partis politiques
pour être en prise avec les problèmes de la vie des
gens au XXIème siècle. Les altermondialistes existent
aux côtés d'un socialisme défraîchi et d'un gauchisme
hors d'âge, incapables de proposer des réponses alternatives
au enjeux du monde dit moderne. Ce mouvement, hors
frontière, est dynamique mais sa faiblesse est qu'il
n'est pas plus capable que d'autres, pour l'heure, de
définir une "alterpolitique" qui soit convaincante,
même s'il est incarné par des contestataires, parfois
extrêmement radicaux, qui sont aussi des boîtes à idées. Sa
réussite ou son échec sera à le mesure de l'espérance
que ce mouvement, aux allures désespérées, laisse entrevoir.
Pierre-Jules GAYE Yonne
républicaine 15/11/2003
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Sur la vague du Forum
Le Forum social européen s'est achevé
samedi soir, à l'issue d'une belle manifestation.
50 000 délégués ont participé aux trois jours de
débats. Des milliers de décisions ont été prises.
Quelques couacs,
beaucoup de bonheur
Sans surprise, pendant les journées
du FSE, la plupart des plénières ont tourné au meeting,
sans d'ailleurs que cela gêne - au contraire, semble-t-il
- l'écrasante majorité des participants. Dans ce
cadre, les logiques de représentation et de concurrence
parfois, continuent de fonctionner d'une organisation
à l'autre. Au cours de la conférence dédiée à la
stratégie du Forum social mondial de Porto Alegre
à Mumbai, Bernard Cassen, président d'honneur d'ATTAC,
a pointé du doigt un vrai problème en désignant
dans le même temps - lui, le détenteur probable
du record d'interventions aux tribunes du FSE -,
les neuf autres orateurs qui partageaient son micro.
" Cela ne peut pas continuer comme ça :
on se connaît tous, je sais à peu près ce que chacun
va dire et les autres connaissent mon opinion. De
forum en forum, on répète un peu les mêmes choses.
Nous devons commencer à dégager un socle commun
de propositions. " Bernard Cassen défend -
et il est loin d'être le seul, même si tout le monde
n'entend pas, comme lui, couper par la même occasion
l'herbe sous le pied à l'assemblée des mouvements
sociaux - un développement des séminaires comme
espaces d'élaboration réelle et sérieuse d'alternatives.
Et dans les faits, on y est déjà et c'est parti
sans attendre la permission.
La patience
a des limites
Question d'efficacité oblige, des
milliers de décisions ont été prises pendant ce
FSE qui, comme c'est la règle, n'a pas rédigé de
déclaration finale. " J'ai l'impression qu'il
y a beaucoup plus de choses qui partent dans tous
les sens et qui émergent par rapport à Florence
", observe Salvatore Cannavò, rédacteur en
chef de Liberazione et pilier du " mouvement
des mouvements " italien, dans le carré de
tête de la manifestation. L'inventaire de cette
dynamique est aujourd'hui impossible à dresser :
il y a le manifeste élaboré lors de l'assemblée
européenne des femmes ; les forums sociaux
locaux veulent se voir plus souvent ; les réseaux
cathos entendent ramener sur les rails une "
Europe qui a été construite pour garantir la paix,
et non pour s'occuper du prix des haricots ou de
l'acier " ; les mouvements de chômeurs
français sortent requinqués d'une belle assemblée
européenne ; on parle d'élargir des collectifs
de travail transeuropéens sur la future constitution
européenne ; d'autres, un rassemblement de
la presse progressiste, indépendante et alternative,
construisent les fondations d'un futur sommet mondial
de l'information, etc.
Ce sont encore les réseaux de soutien
et d'aide aux migrants, beaucoup mieux lotis cette
année qu'à Florence en séances plénières et en séminaires,
qui décident de créer un groupe de contact permanent
à l'échelle européenne. C'est Emmanuel Blanchard
du GISTI, venu dans une assemblée très courue sur
les " pratiques horizontales de désobéissance
civile ", devant des jeunes plutôt attirés
par les formes spectaculaires ou héroïques de contestation,
présenter la pétition des " délinquants de
la solidarité " : " Nous, nous sommes
une association de juristes et d'habitude nous nous
battons à partir du droit, mais quand on criminalise
notre action quotidienne - l'aide aux migrants en
situation irrégulière - et notre éthique, nous sommes
forcés de désobéir, de revendiquer haut et fort
ce que nous faisons chaque jour. "
Puis il y a les personnels de l'éducation
et les étudiants de toute l'Europe qui bouclent
une série de séminaires, - " il y avait plus
de concret qu'à Florence ", se félicite un
Anglais à la tribune - par une assemblée générale
dans une salle pleine à craquer. " Il y a une
grosse envie d'accélérer le mouvement, de commencer
à dégager des pistes, avance, avec prudence, Jean-Paul
Lainé, du SNEsup FSU en marge de l'AG. Bien sûr,
les organisations n'entendent pas perdre la main.
L'idée circule d'adjoindre au prochain FSE un véritable
forum de l'éducation et de créer un réseau des organisations
présentes pour continuer d'avancer entre deux grandes
échéances. " Et puis, dans un mouvement qui
a fait de la " qualité démocratique "
une de ses priorités, Babels et ses centaines, ses
milliers de traducteurs militants issus du monde
entier, remplissent une fonction indispensable.
Dès lors, l'avancée majeure de ce Forum réside peut-être
dans sa marge apparente : la conception, par
le biais des technologies informatiques les plus
avancées, d'un système permettant une diffusion
immédiate partout dans le monde des propos tenus
dans les rencontres et réduisant drastiquement les
coûts de la machinerie nécessaire à la traduction,
qui sont proprement faramineux aujourd'hui.
Retour dans le métro après la manif.
Deux ados français observent avec curiosité le manège
des manifestants sur le départ. " Mais qu'est-ce
qu'ils ont tous à se tasser comme ça au fond du
wagon ? ", se demandent-ils, visages interdits.
Celui ou celle qui, samedi soir, a tracé ce "
Je vous aime " sur la place de la Nation saurait
sans doute trouver les mots pour leur expliquer.
Thomas Lemahieu (extrait) Humanité
du 17/11/2003
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Bureau de presse - presse@pcf.fr
Laïcité, attention au piège
Déclaration du comité exécutif nationale
du PCF
« Le Parti communiste est
opposé aux projets de loi visant à interdire le port
de tout signe religieux, politique, voire philosophique
à l’école ou de façon généralisée dans les établissements
publics.
Nous combattons le port
du voile comme une obligation faite aux femmes de cacher
leur corps et leur féminité. C’est pour nous l’instrument
d’une domination inacceptable. Nous considérons indispensable,
que soit mené avec toutes et tous les intéressés un
débat sans complaisance pour faire évoluer des comportements
dont les femmes sont les premières victimes. Nous nous
refusons à réduire l’islam à ces pratiques
Nous sommes contre une loi
qui, sous couvert de défense de la laïcité, aurait comme
conséquence – et en réalité comme but – de stigmatiser
une population, de pousser au communautarisme et de
flatter ainsi les dérives populistes qui alimentent
l’extrême droite dans notre pays.
Une telle loi aggraverait
les problèmes posés aux enseignants. Les dispositifs
de dialogue et de sanction existent pour faire face
à des comportements inacceptables, comme le refus de
participer à certains enseignements. Nous soutenons
les enseignants qui luttent pour que l’Education nationale
ait les moyens de ses missions et qui chaque jour traitent
avec intelligence et sensibilité les situations de cette
nature auxquelles ils et elles sont confrontés.
Le PCF veut manifester sa
vive inquiétude. Peut-on considérer que la religion,
la politique et la philosophie sont les dangers qui
menacent la République ? Peut-on contester aux élèves
le droit d’être « sujets » et citoyens, et faire de
l’école un lieu de pensée unique coupé du monde. La
conception française de la laïcité est à l’opposé d’une
uniformisation des identités et des consciences. C’est
une conception ouverte qui tend à favoriser l’acceptation
et le respect des autres dans leur diversité, à permettre
à chacun et chacune de s’ouvrir aux autres et de s’enrichir
de leurs différences.
C’est pourquoi nous proposons d’autres types de réponses.
Notamment :
- - la création d’un Haut Conseil de la laïcité
jouant un rôle de médiation et de vigie
- - l’ouverture d’un grand débat public sur la
laïcité dans la France d’aujourd’hui
- - la représentation des courants religieux et
philosophiques dans les instances de conseil et
de débat de la République telles que le Conseil
Economique et Social
- - l’augmentation des effectifs de l’ensemble
du personnel éducatif
- - des règlements intérieurs débattus et consentis
par l’ensemble de la communauté scolaire dans les
établissements pour faire vivre la laïcité dans
leur propre réalité. »
Paris le 18 novembre 2003
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Les
communistes lancent le débat à l’approche des élections
régionales
La section poyaudine du Parti communiste veut débattre
avec les citoyens et formuler des propositions à l’occasion
d’un forum citoyen à Toucy. Proposer une alternative
à un gouvernement qui applique une politique « de
régression sociale », les communistes veulent y
croire… malgré des déboires électoraux à répétition.
Alors que les élections régionales se rapprochent et
que les négociations avec les socialistes, suspectés
d’hégémonisme, s’annoncent délicates, les membres de
la section de Puisaye-Forterre entendent lancer le débat.
Car, à en croire Claude Bailly, responsable du mensuel
les Nouvelles de l’Yonne, « les gens de Puisaye-Forterre
souffrent de la politique de Chirac et de Raffarin :
la catastrophe sanitaire découlant de la canicule, l’accès
à la santé, le pouvoir d’achat en berne, les licenciements,
les services publics soumis à la rigueur financière
et promis à la privatisation comme La Poste, EDF-GDF… ».
Et Guy Fromentin, le maire de Saints, de souligner « qu’en
Puisaye plus qu’ailleurs, les services publics contribuent
à la cohésion du territoire. Le facteur par exemple
apporte une présence humaine, il créé du lien social.
Que se passera-t-il quand tout sera privatisé ? ».
Certes, mais l’élu local n’est-il pas condamné à subir
ces évolutions ? « Le mot d’ordre au niveau
local, c’est “on ne fait pas de politique, on agit au
niveau local dans le cadre de nos compétences, le reste
on y peut rien”. Mon œil ! », s’emporte Claude
Bailly. « De Raincourt, Soisson, Auberger sont
parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Et lorsque les conséquences de leurs votes, comme la
suspension du volet anti-licenciements de la loi de
modernisation sociale, touchent la Puisaye-Forterre,
ils font mine de protester ».
Forum citoyen
le 12 décembre
Le pays de Puisaye-Forterre,
entité territoriale de proximité, peut-il constituer
une réponse adaptée à l’éloignement des centres de décision ?
Si Claude Bailly a milité en faveur de l’émergence de
cette structure, lui et Guy Fromentin déplorent que
le pays est envisagé « comme un guichet de consommation
des crédits européens, dépensés à toute vitesse ».
Le maire de Saints croit même déceler « du clientélisme »
dans le choix de certains des projets retenus :
« Les cantons ont été inégalement servis ». De
tout cela et de bien d’autres choses, il sera question
lors du forum citoyen organisé par le Parti communiste
à Toucy le vendredi 12 décembre, à 18 h 30,
dans la salle des répétitions. Les citoyens, les acteurs
des mouvements sociaux, les syndicats, les associations
et les partis politiques de gauche et d’extrême-gauche
sont invités à s’exprimer et à débattre. Mais les communistes
demeurent lucides sur leur capacité de mobilisation :
« Si plus de 30 personnes font le déplacement,
ce sera un succès », estime Claude Bailly.
Vincent Debes.
06.12.03 à 04h01
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Forum
citoyen : le PCF veut reconstruire
Les communistes veulent redonner leur place aux citoyens
dans l’élaboration d’une alternative politique. La
Fédération de l’Yonne du PCF poursuit ce mardi 9 décembre
sa démarche de survie et de reconstruction à gauche,
avec son deuxième Forum citoyen qui aura lieu à Auxerre.
Cette initiative s’adresse à tous, militants politiques
ou syndicaux, ou simples citoyens. Les communistes
veulent initier une démarche politique nouvelle qui
dépasse l’habituelle mainmise des partis et des appareils.
Ils s’adressent notamment au mouvement social, en vue
d’une action qui pourrait être commune, en tout cas
dans l’élaboration d’un projet alternatif. Un projet
qui rompt également avec la sempiternelle délégation
de pouvoir qui, une fois les élections gagnées, fait
des déçus. Le PCF adopte aussi cette démarche dans
la perspective d’un réveil de la gauche. L’union demeure
nécessaire pour battre la droite, mais les communistes
souhaitent que les leçons de la débâcle du 21 avril
soient tirées. Autrement dit, ils ne semblent guère
partants pour une union type gauche plurielle qui ne
serait basée que sur les points de convergence entre
les différents partis. De grosses divergences pèsent,
et le PCF, en quelque sorte, prend le citoyen comme
arbitre. C’est ce qui était ressorti du premier forum,
début novembre. Les participants s’étaient séparés
après avoir créé des ateliers thématiques sur les institutions
(décentralisation, Europe), l’emploi, les services publics
(santé, protection sociale, enseignement). Depuis, des
groupes de travail ont planché, et ils viendront restituer
leurs réflexions lors de ce second forum. On y attend
également une déclaration de Daniel Picq, le secrétaire
départemental du PCF, sur les élections régionales.
Mardi
9 décembre, à 20 heures, Maison Paul-Bert
(salle Anna) à Auxerre.
D. G.
06.12.03 à 04h01
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Pas de cadeaux
pour Raffarin
Des millions d’hommes et
de femmes dans notre pays abordent cette fin d’année
avec la colère en tête. Les cadeaux empoisonnés de Raffarin,
de la droite et du Médef leur ont assombri la vie.
La machine infernale à produire
de la pauvreté fonctionne en ce moment à plein régime,
les attaques brutales contre le régime d’indemnisation
du chômage, qui plongeront en 2004 des centaines de
milliers de chômeurs dans le dénuement, sont la pointe
avancée d’un retour en arrière pour les travailleurs.
La droite fait marcher notre
société a l’envers : salarié-e-s à qui on demande de
travailler plus longtemps, les uns payés au SMIC, les
autres sous la menace d’un licenciement, d’autres encore
jetés à la rue.
Sous la conduite du tandem
Raffarin – MEDEF, la France se prépare à l’explosion
du nombre de « salariés pauvres » dans un des pays les
plus riches de la planète.
Et ce n’est pas la mise
en cause systématique des services publics, de la santé,
de l’école, de l’équipement, de l’énergie, de la SNCF
… qui fera reculer les inégalités.
Ne laissons pas Raffarin
préparer tranquillement son réveillon, retrouvons-nous.
Jeudi
18 décembre à 18H. à Auxerre place de la préfecture
pour dire au nom de celles et de ceux, qui ne veulent
pas priver leurs familles des joies des fêtes de fin
d’année, mais qui n’ont presque plus d’argent sur leurs
comptes :
Pas de cadeaux pour
Raffarin !
Assez de cette société
d’insécurité sociale !
Fédération de l’Yonne du Parti Communiste Français
15 décembre 2003
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RMI, RMA et chômage
Les dernières statistiques disponibles indiquent
qu’il y avait 11 661 chômeurs fin novembre
2003 dans l’Yonne (11 300 en données corrigées
des variations saisonnières, soit une hausse de 8,3 %
sur douze mois). L’année dernière a été, il est vrai,
meurtrière pour l’emploi, avec 864 inscriptions
à l’ANPE sur les onze premiers mois, suite à un licenciement
économique. 569 concernaient des personnes de 25 à 49 ans,
216 des plus de 50 ans, 79 des moins de 25 ans.
Revenu
minimum d’insertion. 417,88 euros par mois
pour une personne seule, soit 362,30 après abattement
du forfait logement : 3 627 bénéficiaires
dans l’Yonne (chiffre de juin 2003).
Revenu
minimum d’activité (RMA). Vingt heures de travail
par semaine, contrat de dix-huit mois maximum (six mois
renouvelables deux fois). Salaire net (RMI + complément
versé par l’employeur) : 545 euros par mois.
Coût mensuel pour l’employeur : 183 euros
+ cotisations sociales, soit un total de 327 euros.
Applicable depuis le 1er janvier, le RMA devrait
concerner en 2004 quelques centaines de personnes dans
l’Yonne et 100 000 en France.
yonne républicaine 29.01.04 à 04h01
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Agriculture « Le
maintien de toute la filière du lait»
« La
dernière négociation n’a pas abouti, et aucune nouvelle
réunion n’est prévue ; donc, depuis le 1er janvier,
nous produisons du lait sans savoir combien il va nous
être payé », expliquait hier Benoît Vanlauwe, éleveur
dans le canton de Toucy et porte-parole des Jeunes Agriculteurs
icaunais. Il justifiait ainsi l’action symbolique de
jeudi soir. « Le 22 janvier, les industriels
nous ont proposé de diminuer le prix d’achat aux mille
litres de 18 euros, et les coopératives de 17 euros,
sachant qu’on nous achète le litre à seulement 30 centimes,
comme en 1998 et 1999 ». Il est donc
hors de question, pour les éleveurs, « de perdre
un centime sur notre litre de lait », prévient
Benoît Vanlauwe. Ce d’autant que « l’an passé déjà,
nous avions perdu 5 % de nos revenus ; si
ceux-ci diminuent encore, nous ne pourrons jamais faire
face à tous nos investissements ». Du prix d’achat
du lait « dépend non seulement le maintien de nos
exploitations », mais plus largement, « celui
de toute la filière ». En effet, rappelle le jeune
agriculteur, les exploitations de producteurs laitiers
dans l’Yonne « font vivre environ 1 000 personnes,
et les quatre sites industriels du département emploient
quelque 2 000 personnes ». Les récentes actions
des producteurs ne devraient donc être qu’un début.
Y. A.
Yonne républicaine 31.01.04 à 04h01
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